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Amaga expatria, platheminthe introduit en Guadeloupe et Martinique


A) Photograph by Pierre and Claude Guezennec (anterior tip is left); (B and C) photographs by Laurent Charles, (B) specimen MNHN JL216, (C) MNHN JL217; the prey snail is Helicina platychila; (D) photograph by Mathieu Coulis, specimen MNHN JL310; (E–G) photographs by Guy van Laere, (E and F) specimen MNHN JL319, (E) dorsal side, (F) showing ventral side, (G) specimen with damaged posterior part.

Résumé : Le ver plat terrestre Amaga expatria Jones & Sterrer, 2005 (Geoplanidae) a été décrit à partir de deux spécimens collectés aux Bermudes en 1963 et 1988 et n’a pas été enregistré depuis.

Sur la base d’un projet de science citoyenne, nous avons reçu des observations sur le terrain, des photographies et des spécimens de non-professionnels et de scientifiques locaux en Martinique et en Guadeloupe. Nous avons codé des spécimens à code-barres (COI) des deux îles et étudié l’histologie des organes reproducteurs d’un spécimen. Sur la base du séquençage de nouvelle génération, nous avons obtenu le mitogénome complet d’A. Expatria et des informations sur ses proies en contaminant l’ADN.

Nous ajoutons des enregistrements de 2006 à 2019 dans deux îles françaises de l’arc caribéen, la Guadeloupe (six enregistrements) et la Martinique (14 enregistrements), à partir de photographies issues de la science citoyenne et de spécimens examinés. Un spécimen de Martinique a été étudié pour l’histologie des organes copulatoires et un code-barres pour le gène COI ; son anatomie était similaire à l’holotype, confirmant ainsi l’identification des espèces. Le gène COI était identique pour plusieurs spécimens de Martinique et de Guadeloupe et différait de plus de 10% des espèces les plus proches ; la caractérisation moléculaire de l’espèce est ainsi possible par des techniques classiques de codes-barres moléculaires. Le mitogénome a une longueur de 14 962 pb et contient 12 gènes codant pour les protéines, deux gènes d’ARNr et 22 gènes d’ARNt ; pour deux gènes protéiques, il n’a pas été possible de déterminer le codon de départ. Le mitogénome a été comparé aux quelques mitogénomes disponibles des géoplanidés et le plus similaire était Obama nungara, une espèce d’Amérique du Sud. Une analyse de l’ADN contaminant dans le système digestif suggère que A. expatria se nourrit de mollusques terrestres, et les observations de la science citoyenne sur le terrain suggèrent que les proies comprennent les mollusques et les vers de terre ; l’espèce pourrait donc constituer une menace pour la biodiversité des animaux du sol dans les Caraïbes.


Justine J, Gey D, Thévenot J, Gastineau R, Jones HD. 2020. The land flatworm Amaga expatria (Geoplanidae) in Guadeloupe and Martinique: new reports and molecular characterization including complete mitogenome. PeerJ 8:e10098 https://doi.org/10.7717/peerj.10098